25/05/2011

Voir la Grande Motte, et mourir.

Le prolétariat vaincra.
Ou pas.



Être le fruit de l'union bâclée, consommée dans l'ivresse, d'un garagiste et d'une caissière.
Puis être, neuf mois plus tard, affublé d'un horrible patronyme de sitcom américaine.
Porter des joggings à pressions avec des signes chinois sur le côté.
Apprendre à parler avec la télé, assis dans un canapé en cuir et chêne.
Vivre dans un pavillon de banlieue sans âme.
Regarder le ciel à travers des fenêtres ornées de rideaux en dentelle, dans lesquels on discerne des motifs genre moulins à vent.
Avoir des murs en crépis dans sa chambre.
Les décorer de posters de tuning.
Être dépourvu de curiosité culturelle.
Exécrer ceux qui en ont.

S'orienter, par défaut, vers un apprentissage en maçonnerie.
Avoir "mal la tête" et "aller au docteur". Cracher par terre. Enculer la France.
Dédicacer du Franky Vincent à sa copine qui met du mascara bleu -ça fait des paquets au coin des yeux- .
Lui mettre des doigts derrière l'unique arrêt de bus du village, celui sous lequel on fume du mauvais shit coupé au pneu les dimanches après-midi.
Tuner sa 103 SP pendant qu'elle va, avec ses copines elles aussi pouffisées à souhait, claquer un SMIC chez Jennyfer.
Se retrouver avec un chiard sur les bras à dix-huit ans.
Croire dur comme fer que l'on va assumer à l'aise.
Reproduire la même schéma éducatif que celui qu'ont suivi nos parents.
Août au camping de Palavas-les-Flots.
Ne plus regarder sa femme, si ce n'est pour constater que les strates adipeuses sont comme les cernes d'une souche d'arbre: un centimètre de tour de taille en plus par année de mariage.

Besoin de toujours plus de trash pour faire lever son dard, passant du gonzo gay au zoophile BDSM.
Se flinguer le dos au boulot. Chopper un lumbago. Se faire virer sans ménagement.
S'anesthésier devant TF1 avec des hectolitres de bière bon marché. Oublier le nom de ses propres enfants.
Ne plus baiser qu'avec des putes à la chatte grêlée de cicatrices d'herpès génital, en fantasmant sur les seins de sa propre fille.
Beugler sa colère devant le 20H. "J'suis pas raciste, mais j'me méfie des arabes."
S'embourber dans la morosité. Se scléroser d'ennui.
S'aigrir comme un cornichon oublié dans un bocal au fond du frigo.
Voir le ravages du temps sur sa gueule, ceux de la clope sur ses dents. Sentir l'angoisse du vide vous serrer la gorge.
Être ignoré du reste du monde; lui rendre au centuple.

Et crever dans l'indifférence totale.




3 commentaires:

  1. le titre est bon mais y'a un monde entre cette article et "au 8ieme jours dieu créa skyblog"

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  2. douce franceeeee doux pays de mon enfanceeeeee !!!!! sur du black métal et une guitare électrique
    dont une des cordes a servie comme garrot pour une injection d'marron ;) bin ouéh!! la blanche c'est bien trop chère après la 72ieme fonsdé
    bizarre... c'est une des cordes qui sonne le mieux

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  3. Merci SmegmaUberAlles, de m'avoir laissé, un message à propos de ma fille Léa.

    Personnellement, je ressent toujours sa présence. Mais, plus vous ces amis pensez à elle, plus elle est présente, parmi nous.

    Je t'ai sans doute, croisé au glacis, puisque j'y venais régulièrement chercher Léa.

    Remarque: Léa est née le 25 déc 1989... Hier le 25 décembre 2014, "elle a eu" 25 ans.

    Bonne continuation, à une autre foi.

    François Cossin, père de Léa tant aimée.

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