16/06/2011

ET LE HUITIEME JOUR, DIEU CREA SKYBLOG


Enfant bâtard de la mode des blogs et d'une station de radio pour individus culturellement déficients, Skyblog fascine, effraie, enchante.
Qui ne s'est jamais surpris à errer de longues heures sur la plateforme (nom Ô combien adapté) Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom? Qui ne s'est jamais vautré avec un plaisir salace dans le néant sidéral, l'abîme sans fond de certains skyblogs ?
Que celui qui ne s'est jamais aventuré dans l'un de ces lieux de perdition, où la langue française subit les pires outrages, me jette le premier spam...



TENTATIVE DE DEFINITION
EN DIX ETAPES DE LA "SKYMERDEUSE"

Ci-dessus, x3moxgirlx : paradigme en damier rose et noir.
  1. Sa vacuité saute aux yeux dès l'adresse URL : alternance pathologique de majuscules-minuscules, jeux de mots à la con avec "emo" ("jeu d'emo" mdrrr), et pléthore de "xXx".

  1. "Non Jennifer, tu ne quitteras pas ton CAP Coiffure pour devenir photographe !"
    Artiste incomprise, ne supportant pas de voir son talent si injustement étouffé, elle a donc fait de son blog un outil cathartique. A grand renfort de retouches Photofiltre et Blingee clignotants, elle inonde son Skaï de clichés d'elle et de ses potes « ki son ma seul vrai famy ♥ », d'elle exhibant ses seins tatoués au Stabilo du nom de son mec, d'elle et de son piercing au labret (la sanction maternelle qui en résulta fut une source d'inspiration considérable), et bien sûr, d'elle tirant la langue devant le miroir de sa salle de bain.

  2. Les douloureuses épreuves de l'existence ayant considérablement affûté son jugement, la Skymerdeuse revendique sa misanthropie (sans pour autant savoir l'écrire correctement).
    Il n'y a que sa Bestah et ses potes qui comptent pour elle, car "les amis ces la famile kon a choisi♥" : aussi vont-ils tous noyer leur dépit dans la Despe, assis en cercle dans la pelouse des parcs municipaux, fumant des cigarettes piquées aux géniteurs voire du shit à la paraffine les jours fastes, jouant "Smells like teen spirit" sur une guitare désaccordée, se cognant les appareils dentaires lors d'interminables roulages de pelles.


  3. Si vous avez l'impudence de lui dire qu'elle se contente de troquer une norme pour une autre, l'anticonformisme en étant devenu une à part entière, que les enjeux commerciaux ont vidé de toute sa substance rebelle initiale...elle saura vous opposer des arguments imparables: « rassiste va », ou « vieu con tcomprend vrmt rien a rien toi » .


  4. Il ne faut cependant pas croire que la Skymerdeuse soit totalement insensible aux événements du monde qui l'entoure : elle aussi s'émeut face à l'injustice qui règne en ce bas monde ! Engagée, elle révèle donc au monde l'insupportable réalité par le biais d'articles pamphlétaires, où sont fustigés les tueurs de bébés phoques et les mangeurs de chevaux.
    « Oui, c'es manifique animal kon aime voire courire dans les chants, ne sont'il pas plu beaux dan la nature? »
    .




  5. "Moi j'aime bien la Comic Sans MS et les chevals."
    (montage authentique ).










    Rien n'est enviable chez elle: ses parents craignent grave, elle se trouve moche (et cependant se prend en photo sous tous les angles, en ayant un faible pour la contre-plongée, pour illustrer son ignoble « skaï ») , le collège c'est trop pourri, elle est cernée par les abrutis. De plus, elle est persécutée par les professionnels de l'enseignement étroits d'esprits: tiens, genre, le prof d'EPS qui l'expédie chez la CPE car elle avait refusé d'ôter ses résilles et son porte-jarretelles noir pour faire du saut de haie.


  6. La Skymerdeuse, comme précité, est donc une âme en peine. Son acné, son appareil dentaire, ses poils pubiens lui causent bien des soucis. Or quoi de plus normal donc, que d'exhiber ses scarifications faites au compas en cours de maths, que d'épancher ses tourments à grands renforts de lyrisme discount et d'images chopées en tapant « gothik sombre dark mutilassions » sur Google?


  7. Plus encore que son slim et ses mitaines à damier rose et noir, la Skymerdeuse a un objet fétiche, un faire-valoir de qualité: son alter-ego masculin. Au pauvre bougre, dont la profondeur intellectuelle n'a d'égal que celle des cratères qui parsèment sa face de poulpe dépressif, elle fait subir les pires atrocités: le maquillage (elle ne le maquille pas, ou sinon peut-être dans l'intimité, mais l'enjoint de le faire), les coiffures défiant les lois de l'apesanteur grâce à kilos de gel Vivel'Dop Fixation Extrême (l'emo Skymerdeuse aime beaucoup l'adjectif « extrême »: pour étayer ce postulat, la doctorante en psychologie XtrM_GirL_Du_59 écrit d'ailleurs, non sans malice, « sa définis tro ma personaliter, cété marquer dan les resultas du test dun magasine mdrrrrr » ), les sports du même nom qu'elle regarde mais ne pratique pas de peur de tacher le sacrosaint slim dans lequel elle a déjà eu tant de peine à rentrer, devant s'aider d'un chausse-pied, et bien sûr les photos (ô loué soit le daguerréotype, suprême atout visant à promouvoir et pérenniser la supériorité absolue du paraître sur l'obsolète intellect...). En effet, elle a pour but secret de transformer son copain gras et boutonneux en l'idole des pucelles : Bill Kaulitz. Mais siiiii, vous savez, celui qui "SCHREEEEEEEEI".


  8. C'est de notoriété publique (d'ailleurs, c'est d'une évidence si crasse qu'il est presque superflu de le préciser) : la Skymerdeuse ne maîtrise pas les rudiments de la langue française, aussi s'essaye-t-elle à l'anglais. Ca sonne bien, ça n'a pas l'air trop compliqué, et de toute façon, il y a Google Translator. Cependant, comme c'est une rebelle, elle connaît davantage de « swearwords » (as cunt, bitch, slut, suck and of course FUCK, which she writes every where) que de verbes irréguliers. Parmi ceux-ci, tout au plus connaît-elle « to drink, I drank, drunk ».



  9. Comme tous les jeunes de son âge, la Skymerdeuse accorde une importance capitale à la musique, et ce bien que ce qu'elle écoute en soit difficilement qualifiable. Evidemment, elle n'a jamais mis les pieds chez un disquaire et défend farouchement un accès à la culture démocratisé : « sa sers a rien, avc le net on peux kiffé notre son san payé ». Il arrive d'ailleurs fréquemment que les écouteurs de son iPod se soudent aux tympans à cause d'un amas de cérumen, tant elle passe ses journées avec ces trucs dans les oreilles. Faisant fi de toute dignité, elle arbore fièrement des T-shirts à l'effigie de ses affreuses idoles : Tokio Hotel arrive bien sûr en tête de liste, « ms ke ls premier album pask apré c devenu tro commersial ».







    ♥ 1 CoUmZ lAiSsEr = 389 cOuMz RaNduS ♥









31/05/2011

LE PLUS BEAU JOUR DE LEUR VIE.



L'été arrive. C'est la période que choisissent en général les couples infidèles qui ne s'assument pas pour nous faire chier en klaxonnant dans la rue et exposer leur pseudo amour dont tout le monde se cogne.
Le principal intérêt de cet évènement, après s'être fait chier à l'église et/ou à la mairie pendant des plombes, réside dans le repas, occasion unique de s'en mettre plein la panse et de se saouler en tout impunité, et surtout gratuitement.
C'est aussi l'occasion de revoir la cousine dont on est secrètement amoureux et d'embrasser une dernière fois les vieux qui garniront notre compte en banque dans quelques mois, après que la canicule ai eu raison d'eux - bien qu'en général, ce sont les pauvres qui meurent en premier, baignés dans la solitude et la merde, et qui nous lâchent en héritage rien d'autre qu'un service d'argenterie qui colle et des Kiri périmés.

J'ai été invité récemment à m'incruster dans un mariage de parfaits inconnus, dans un village où la magnificence de sa basilique géante n'a d'égal que la laideur de ses maisons en bouse.
Débarquement vers 22h30 donc, entre le plat principal à la sauce douteuse et le fromage qui pue, après que les gens aient fini leurs verres et dansé pendant 20 minutes sur de la varietoche des années 80.
A peine sorti de ma voiture pourrie, je suis déjà submergé par les questions : pourquoi bordel de merde y a-t'il des paniers de basket rouillés et sans filets en plein milieu du parking ?
J'aurai assez vite ma réponse : le repas a lieu dans une école de musique.
Ouais, pourquoi pas, c'est assez original.
Je fume quelques clopes avant de me décider à entrer et pendant ce temps, je devine au travers des vitres dépolies ce qui m'attend : une pièce de 80m², avec d'un côté les tables disposées en U et de l'autre la sono, dirigée par un bogoss et un mec qui n'a pas compris que le style tecktonic c'est über ridicule, un dancefloor entre les deux, peuplé par quelques danseurs qui bougent sur un air d'accordéon dissonant, joué au clavier par une tante quelconque.
Je prends mon courage dans une main et mes couilles dans l'autre et j'entre. Je dirige en speed vers le bout de table où je suis attendu et m'installe sur une chaise en bois gondolé semblable à celle sur laquelle j'ai cultivé mes escarres pendant mes années collège.
Ca reste supportable, je suis installé là où les cinq personnes les plus intéressantes et les moins versées dans le beaufisme extrême semblent être - si l'on exclut une femme manifestement aigrie et mal baisée depuis sa plus tendre enfance. Je discute, fais connaissance, me fais servir un verre de gros rouge, ma foi pas trop dégueu.
Pendant que je sirote mon pinard et que les gens retournent à leurs conversations, je jette un œil autour de moi, histoire de jauger l'endroit.
Erf. Sur la table devant moi, une bouteille de flotte en plastique, une de jus d'orange pétillant noname et une de cola aux édulcorants concentrés se sont incrustées au milieu des verres à pied. Ce schéma se reproduit tous les deux mètres de table.
Les murs fissurés sertis de poutres rouillées repeintes à la hâte sont décorés avec d'horribles bordels en papier crépon brun et bleus (sans déconner...) en forme de rosace ratée et de guirlandes mal attachées.
Mon regard tombe sur les mariés. Relativement bien fringués - ils font des jolies robes chez Tati maintenant - ils semblent assez heureux d'avoir accepté de supporter leur laideur réciproque jusqu'à leur divorce futur. On me fait remarquer à ce moment là que le machin bleu autour du coup de la MINWF (Mother I'll Never Want to Fuck) est une réplique en plastique du collier de Titanic, acheté 20 balles sur eBay. MONDIEU.
Pendant que mon attention s'attarde sur la laideur des petits cartons de placement des invités, un truc me touche les cheveux. HORREUR. Un chasseur, tout de treillis vêtu, me fait remarquer avec la classe et le tact du beauf au pick-up qu'il est que je suis à sa place. Je file chercher une autre chaise pour reposer sensiblement au même endroit, pendant que le fromage est servi.
Putain, je comprends pourquoi cet énergumène est posé en bout de table. Et pourquoi sa femme, le cornichon cité plus haut, est aussi aigre qu'un clito mal lavé. La pauvre. Je n'ai que rarement eu à supporter un tel débit de remarques de merde à la seconde, à tel point que je me demande comment sa femme a pu supporter un engin pareil pendant des années sans mettre fin à ses jours.
S'en sont suivis les classiques Blind Test, qui ont mis en exergue un truc assez rigolo et flippant : la compartimentation de la culture. Quand certains reconnaissaient d'un coup Dallas, Amour Gloire & Beauté et Dragon Ball-Z, d'autres (le côté "hype") hurlaient en brisant l'aphasie ambiante Tintin, Code Quantum et Amicalement Vôtre, programmes ignorés de la génération Philippe Risoli.
Juste avant la pièce montée (très laide au passage) est passé le livre-album du photographe qui avait officié plus tôt dans la journée. Ca se passe de commentaire, ma petite sœur aurait fait de plus belles photos avec un paquet de chips et une clé de douze.
Et tout ça en l'espace de 4 heures.

C'est ça le plus beau jour de leur vie ? Putain les gens se contentent de peu de nos jours.
Et je n'ai même pas pu embarquer de bouteille de Crémant (Champagne ? Késako ?).

25/05/2011

Voir la Grande Motte, et mourir.

Le prolétariat vaincra.
Ou pas.



Être le fruit de l'union bâclée, consommée dans l'ivresse, d'un garagiste et d'une caissière.
Puis être, neuf mois plus tard, affublé d'un horrible patronyme de sitcom américaine.
Porter des joggings à pressions avec des signes chinois sur le côté.
Apprendre à parler avec la télé, assis dans un canapé en cuir et chêne.
Vivre dans un pavillon de banlieue sans âme.
Regarder le ciel à travers des fenêtres ornées de rideaux en dentelle, dans lesquels on discerne des motifs genre moulins à vent.
Avoir des murs en crépis dans sa chambre.
Les décorer de posters de tuning.
Être dépourvu de curiosité culturelle.
Exécrer ceux qui en ont.

S'orienter, par défaut, vers un apprentissage en maçonnerie.
Avoir "mal la tête" et "aller au docteur". Cracher par terre. Enculer la France.
Dédicacer du Franky Vincent à sa copine qui met du mascara bleu -ça fait des paquets au coin des yeux- .
Lui mettre des doigts derrière l'unique arrêt de bus du village, celui sous lequel on fume du mauvais shit coupé au pneu les dimanches après-midi.
Tuner sa 103 SP pendant qu'elle va, avec ses copines elles aussi pouffisées à souhait, claquer un SMIC chez Jennyfer.
Se retrouver avec un chiard sur les bras à dix-huit ans.
Croire dur comme fer que l'on va assumer à l'aise.
Reproduire la même schéma éducatif que celui qu'ont suivi nos parents.
Août au camping de Palavas-les-Flots.
Ne plus regarder sa femme, si ce n'est pour constater que les strates adipeuses sont comme les cernes d'une souche d'arbre: un centimètre de tour de taille en plus par année de mariage.

Besoin de toujours plus de trash pour faire lever son dard, passant du gonzo gay au zoophile BDSM.
Se flinguer le dos au boulot. Chopper un lumbago. Se faire virer sans ménagement.
S'anesthésier devant TF1 avec des hectolitres de bière bon marché. Oublier le nom de ses propres enfants.
Ne plus baiser qu'avec des putes à la chatte grêlée de cicatrices d'herpès génital, en fantasmant sur les seins de sa propre fille.
Beugler sa colère devant le 20H. "J'suis pas raciste, mais j'me méfie des arabes."
S'embourber dans la morosité. Se scléroser d'ennui.
S'aigrir comme un cornichon oublié dans un bocal au fond du frigo.
Voir le ravages du temps sur sa gueule, ceux de la clope sur ses dents. Sentir l'angoisse du vide vous serrer la gorge.
Être ignoré du reste du monde; lui rendre au centuple.

Et crever dans l'indifférence totale.




19/05/2011

FIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIRST


Il arrive toujours un moment où un mec pas plus qualifié qu'une pelle se charge de faire un truc qui ne lui incombe pas. Et en plus, souvent il le fait mal.

C'est vrai quoi, sans inspiration, comment pondre un article de qualité, bien construit et argumenté ?

C'est dur. C'est donc pourquoi je vais faire du remplissage, aussi utile qu'une bière ouverte oubliée sur un radiateur, en attendant un(des) truc(s) d'une qualité toute autre.

BLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAHBLAH



Bisoux.




P.S. : le premier qui trouvera à quoi l'image fait allusion gagnera toute l'estime d'un parfait inconnu. Et ça sera souvent le cas.